vendredi 26 août 2016

Interview de Jean-François Caracci par Clara Doïna Schmelck, journaliste franco-roumaine :


" Caracci ou l'Art sous le Sceau du Secret "

Mai 2014

Interview de Jean-François Caracci pour une Agence de Presse & Médias: Intégrales Productions.

"Jean-François Caracci est un de ces rares entrepreneurs culturels dont la destinée est profondément liée à l’Europe et à l’art.


Le jeune homme nous reçoit à la terrasse du Purple, le bar de l’hôtel « Le collectionneur » rue de Courcelles. « Un lieu qui va de soi », sourit-il, haussant les yeux au ciel. A Trente trois ans, Caracci vient de voir sa collection estimée à plus de dix millions d’euros. Jean-François parle vite, d’un ton vif, débitant en cinq minutes plus de noms propres qu’il n’y a de bulles dans un Perrier-menthe.



 Né en Roumanie, héritier par adoption d’une lignée de mécènes et d’artistes qui remontent au Quattrocento, l’enfant grandit entre la Sicile et le midi de la France.  » Un des berceaux de la culture européenne » insiste t-il, dans un mouvement d’emphase.
Fasciné par le glorieux destin de ses aïeux d’adoption, il se rêve très tôt en Laurent de Médicis. Mais son père adoptif entend l’assoir dans l’ombre de ses holdings et de ses coteries, et le prie de s’inscrire illico presto en master « Affaires Internationales ». Quand l’adolescent lui annonce son désir de « chercher Dieu dans l’art », le père le menace de le déshériter. Ce sera le procès. L’art des machinations ; avec des chefs de la mafia sicilienne, des maîtres de loges maçonniques et des émissaires du Vatican à l’intérieur. En 2005,  toute la presse quotidienne du bassin méditerranéen s’était délectée de ce récit pittoresque. Le fils illégitime a finalement fait tomber le pater.
 

Fils ingrat, enfant maudit, il s’en remet à la grâce de Dieu. C’est décidé, Jean-François Caracci sera collectionneur, mécène, théoricien à ses heures. A l’instar d’un Léonard de Vinci qui cherchait, sous chaque tableau, la ligne flexueuse, invisible et soudaine, Jean-François explique qu’il veut sonder « l’algorithme de Dieu » qui se cache derrière chaque belle création.  Les voyages à travers toute l’Europe s’enchaînent. En moins de dix ans, des centaines d’oeuvres seront frappées du sceau de la double lune noire, un symbole alchimiste qui remonte à l’Antiquité dace.
Quand on lui demande quelle est la stratégie de communication qui a contribué à un succès si rapide, il recule sa chaise. Moins par timidité que par culture. L’orphelinat, la mafia, la franc-maçonnerie, la justice : autant d’environnements hétéroclites qui ont en toutefois en commun d’être des lieux où l’on apprend à ne pas se faire remarquer.  Il fuit les galeries et les galas. A la presse, Caracci se confie peu.
 
« Tout ce qu’il faut, c’est cibler les personnes influentes. La communication, pour ainsi dire, c’est de l’orfèvrerie », argumente t-il, convoquant les Anciens. En amont, Jean-François Caracci collabore avec des artistes roumains tels que Melvin Barros, le Andy Warhol de la mer Noire, ou encore le célèbre Mihaescu Razvan. En Italie et en France, il multiplie les opérations de visibilité avec les politiques, qu’il entend sensibiliser à l’art. Des personnalités, parfois controversées, à l’instar de Silvio Berlusconi, lui commandent des tableaux.  La ministre Michèle Alliot-Marie, pour sa part, a craqué pour un portrait d’elle réalisé par le peintre Raymond Jusczak.
Persuadé que le buzz ne fait pas le network, cet entrepreneur hanté par les codes énigmatiques se plait à tisser sa toile dans l’ombre. « Je veux sceller des synergies durables entre artistes, institutionnels et mécènes, dans l’esprit qui anima les plus belles heures de l’histoire de l’art en Europe », conclut Caracci, sous le silence inflexible des statues."
 
Par Clara Doïna Schmelck, journaliste franco-roumaine.

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